Sur les traces de Komayō

Dans les bars d'échecs et les cybercafés du Kansai circule depuis quelques années une étrange légende urbaine : celle de Komayō, une mystérieuse joueuse qui apparaîtrait les soirs de pleine lune.

Les témoignages la décrivent généralement comme une femme d'une grande beauté, vêtue d'un kimono bleu nuit caractéristique. Elle proposerait à ses victimes des parties de ōgi, un jeu mêlant éléments d'échecs occidentaux et orientaux.

La légende s'inspire manifestement du folklore traditionnel japonais tout en l'adaptant au contexte urbain moderne. On y retrouve des motifs classiques des kaidan : la belle femme surnaturelle, le jeu comme instrument de séduction mortelle, et la transformation des victimes en yūrei.

Certains récits font remonter l'origine de Komayō à l'ère Kamakura, bien que les sources historiques manquent pour confirmer cette hypothèse. Son histoire se serait transmise à travers les siècles via la tradition orale japonaise.

Les versions modernes de la légende varient selon les conteurs, mais conservent des éléments récurrents : le kimono bleu nuit, le parfum envoûtant, et surtout le sommeil mystérieux qui s'empare des joueurs pendant les parties.

Si cette histoire reflète probablement plus les anxiétés contemporaines que des faits réels, elle illustre la façon dont le folklore japonais continue d'évoluer et de se réinventer dans le Japon moderne.